Flipper City
Difficile de résumer ce film qui mélange en permanence images réelles, film d'animation, incrustations de personnages dessinés dans des images réelles et vice et versa.
Pendant qu'il joue au flipper, Michael Corleone (Joseph Kaufmann), un jeune dessinateur, imagine sa vie dans les bas-fonds de New York, entre une mère juive qui se lamente sur son sort, un père italien qui rêve d'être accepté dans la mafia et une faune bigarrée constituée de clodos, de prostituées, de travestis et d'hurluberlus en tous genres. L'esprit du joueur divague sans qu'il soit vraiment possible d'identifier les éléments véridiques et ceux qui sont juste le fruit de son imagination.
Toutefois, et à de nombreuses reprises, des flashs sur le plateau (qui ne durent parfois qu'une fraction de seconde) nous rappellent que Michael est en train de jouer. Les flippers sont d'ailleurs omniprésents, ce qui est probablement à l'origine du titre français.
Dès le générique, on est mis dans le bain : Michael glisse une pièce dans le monnayeur, lance une bille et commence à jouer. Les noms des artisans du film apparaissent sur de gros plans (un peu bidouillés du point de vue des couleurs) d'un Space Time de Bally (dès 0'26).
À la fin du générique, on découvre que Michael est dans une salle de jeu. Dans ce plan, on le voit jouer sur un Foto Finish de Gottlieb (ce qui n'est pas vraiment raccord avec les plans qui ont précédé et ceux qui suivront). Pour être précis, il y a le backglass et le plateau d'un Foto Finish, mais la caisse en revanche est celle d'une autre machine, pas encore identifiée.
À 2'24, la partie fantasmée, en film d'animation, commence (petit personnage en bas de l'image). Dans la suite du film, surgissent de nombreux flashs sur les flippers, souvent très brefs (3'37, 3'46, 4'11, 7'25, 10'23, 15', 16'13, 24'29, 28', 32'40, 37'36, 40'11, 43'12, 48'17). Seuls les plus intéressants ou ceux qui sont un peu différents apparaîtront ci-dessous. Les sons de flippers électromécaniques sont également très présents.
À partir de 3'37, un nouveau flipper fait son apparition dans les flashs. Un Travel Time de Williams (ou un Summer Time qui a le même playfield).
À 12'45, on peut voir très rapidement le backglass du Space Time.
Le film est riche aussi en effets cinématographiques de toutes sortes, tels que la superposition d'images en négatif sur le compteur de points (16'25) ou un travelling onirique en noir et blanc où l'on distingue un Super Jumbo de Gottlieb à côté d'un jeu de basket (21'43). Un flipper dessiné apparaît même à 55'04 quand le père de Michael va voir un parrain de la mafia.
À 65'22, la partie et le rêve s'arrêtent. Pour impressionner Carole et passer pour un dur, le Michael dessiné a tué un homme pour le voler. Tout fier, le couple marche dans la rue (avec un playfield en toile de fond) jusqu'au moment où Michael se fait abattre par un rival cul-de-jatte. Le flipper tilte.
Fâché, Michael (le vrai) massacre le pauvre flipper. Il sort énervé et, dans la rue, il croise la vraie Carole. Après une hésitation, il ose l'aborder. Une histoire d'amour, bien réelle celle-là, commence...
On remarque que, au milieu des autres jeux, il n'y a qu'un flipper dans la salle d'arcade. Ce n'est pas surprenant quand on sait que les flippers étaient interdits dans la plupart des grandes villes des États-Unis et, en particulier à New York, jusqu'en 1976.
Apparition repérée par : nenesselapointe, FlipJuke.fr
Source photos : webmestre
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Créé le16 août 2021