Le Café du Cadran
Fraîchement débarqués de leur Auvergne natale, Julien et Louise Couturier (Bernard Blier et Blanchette Brunoy) reprennent le Café du Cadran, un bistrot parisien particulièrement bien situé à côté d'un théâtre, un grand restaurant et un journal. Cela draine beaucoup de clients, dont certains habitués qui rythmeront l'intrigue par leurs allées et venues. Si Julien est très satisfait de sa nouvelle situation, Louise, de son côté, vit mal le déracinement et ne supporte rapidement plus les journées interminables inhérentes à leur métier. Outre les propriétaires, Jules (Robert Le Fort), le barman, et Victor (Charles Vissières), le vieux serveur, qui constituent le noyau de ce petit univers, un Ski-Hi de Genco est aussi très présent tout au long du film comme un protagoniste immobile et muet (mais pas silencieux, car on l'entend clairement dans plusieurs scènes). Comme l'intégralité de l'histoire se déroule dans le bâtiment du café ou juste devant, sur le trottoir, les apparitions du Genco sont fréquentes.
Le flipper est notamment visible dès 6'54 quand, après l'inauguration, quelques clients s'attardent encore dans la salle. Tôt le lendemain, à 21'14, Grégorio (Félix Oudart), fidèle client et poivrot truculent, vient jouer du cor de chasse. Il ne sait pas encore qu'il sera à l'origine d'un crime passionnel.
À 52'23, Couturier demande à Victor s'il serait d'accord de prendre des paris pour le compte de Bianchi, un bookmaker connu de la place. Le serveur refuse, vu qu'il a déjà été condamné pour ce délit et qu'il y a beaucoup trop de risques.
À 55'34, une longue scène place le billard électrique au centre de l'attention. Biscarra (Robert Seller), un journaliste habitué du café, s'approche d'un joueur.
Biscarra : « Vous en faites pas beaucoup ! [ndlr : des points] »
Le joueur : « Ben, évidemment ! ça marche pas ces truc-là »
Biscarra : « Si, ça marche ! Faut savoir y tâter, c'est tout ! »
Et le journaliste prend la place du joueur.
Biscarra : « Ça, vous savez, ces appareils c'est comme la politique. Un jour ça marche et puis un jour ça marche pas. »
Biscarra : « On va essayer ça, tiens. »
Arrive Achille (Olivier Darrieux), le coursier du Café de Paris, le restaurant de luxe qui se trouve en face du Café du Cadran.
Achille : « Tiens, Biscarra. Vous ferez pas les 5000. »
Biscarra : « Quoi ! Pourquoi je dépasserais pas les 5000. C'est réservé au Café de Paris ? C'est pas parce que vous appartenez à la catégorie des moins de trente ans, que vous avez le droit d'écraser de votre mépris les honnêtes clients de la catégorie des plus de quarante. »
Achille : « Ben voilà. Qu'est-ce que je vous avais dit ? Allez ! vous avez perdu. C'est pas la peine de continuer. »
Biscarra : « Ah, quel sale truc ! quel jeu de voleurs ! Faut être complètement fada pour mettre son argent dans cet outil-là. Je reviendrai ce soir. »
Biscarra s'en va et Achille prend sa place au flipper.
Achille : « C'est pas la peine de tout casser, mon vieux. C'est un engin fragile ça. Ça n'aime pas être bousculé. C'est comme une femme, faut savoir y tâter. »
Le soir venu, Biscarra est encore en train de jouer alors que le bistrot devrait être fermé depuis longtemps.
Biscarra jubile : « J'ai gagné ! J'ai le droit de refaire une partie à l'œil. Ça c'est de l'appareil ! Il s'agit d'avoir du doigté. Il est pas là l'escogriffe du Café de Paris ? Je lui aurais proposé un match. »
Au bar, Louise Couturier s'impatiente. Elle a convenu avec Luigi (Aimé Clariond), un violoniste talentueux et séducteur qui se produit au Café de Paris et qui a flashé sur Louise, qu'il vienne lui faire un petit concert privé après la fermeture. La présence de Biscarra pose évidemment un problème.
Louise : « M. Biscarra, il est tard. »
Biscarra : « Pour une fois que je gagne, je ne vais tout de même pas abandonner la partie ! Vous avez sommeil, Mme Louise ? »
Louise : « Je ne tiens plus debout. »
Biscarra : « Vous avez de la chance. Moi, quand je me suis allongé deux heures, c'est tout. »
Louise : « Oui, mais pas ce soir ! »
Biscarra : « Excusez-moi. Encore une partie et je me sauve. »
Louise : « Mais, si les agents viennent ? »
Biscarra : « C'est des sportifs ! Ils comprendront. De toute façon, vous en faites pas, je ferai sauter la contredanse. »
Discrètement, Louise avance la pendule d'une heure.
Biscarra : « Vous n'avez pas de veine, Mme Louise. J'ai encore gagné. Venez faire une partie avec moi ! »
Louise : « M. Biscarra, il est une heure et demie et je vais me coucher ! »
Biscarra : « Déjà ? Alors, moi aussi. Mais vous dormez trop, Mme Louise. Vous gâchez votre vie ! »
L'arrivée de Luigi à la porte attire l'attention de Biscarra.
Biscarra : « Tiens ! C'est pas encore pour tout de suite. Voilà quelqu'un. »
Louise et Luigi parviennent à se débarrasser de Biscarra et le petit concert peut commencer. Mais celui-ci réveille Julien qui, en trouvant Louise et Luigi ensemble, commence à trouver qu'il y a anguille sous roche.
À 74'51, Luigi se fait de plus en plus pressant auprès de Louise et parvient à la convaincre de sortir avec lui un soir.
À 84'46, Julien a appris que Bianchi a été arrêté par la police et il est probable que les agents fassent parler le bookmaker pour qu'il dénonce ses complices. La crainte de se faire arrêter, doublé du fait que le tenancier a découvert que son épouse lui a menti pour sortir avec son violoniste, va entraîner une fin bien dramatique.
Apparition repérée par : nenesselapointe, FlipJuke.fr
Source photos : webmestre
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Créé le29 novembre 2022